Comportement à adopter face à un enfant atteint de TDAH

Voici des extraits d’un article très intéressant destiné aux enseignantes et enseignants face à un enfant atteint d’un TDAH avec ou sans Hyperactivité. Un article dont nous avons relevé certaines choses importantes que ce soit à l’école mais aussi dans le comportement que peuvent adopter les parents avec leur enfant à la maison.

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Livret qu’il est intéressant de lire dans son entier (voir à la fin de l’article)

Dans ses relations avec un enfant TDAH, l’enseignant dois se montrer «attentionné», mais ferme afin que l’enfant s’habitue à une structure fixe et soit ainsi capable de se sortir de son propre chaos. L’objectivité basée sur une acceptation amicale, dans l’uniformité d’un cadre fixe, sans outrepasser les capacités de l’enfant, en lui indiquant les possibilités de solution au lieu de le culpabiliser, est sans nul doute la meilleure voie à suivre.

L’enfant souffre beaucoup de ses sautes d’humeur et de ses performances inégales et sait fort bien que «quelque chose ne va pas» chez lui. Il est vain de lui rappeler sans cesse ses insuffisances; au contraire, il est important de renforcer les dispositions de l’enfant à faire des efforts et pas seulement d’en juger les résultats.

Un enfant atteint du TDAH avec hyperactivité ne fait pas délibérément le pitre pour gêner son entourage. A y regarder de près, son hyperactivité est souvent une suite d’actions sans but ni plan précis: parce qu’il est facilement distrait, l’enfant ne peut se guider lui-même.

Du point de vue biologique, l’hyperactivité est résultante de l’irritabilité issue de l’insuffisance du filtrage des stimuli liée à ce syndrome.

Les pitreries ne constituent pas non plus le plus gros problème; celui-ci se trouve bien plus dans le haut niveau d’excitation de l’enfant, et on ne fait que l’aggraver en s’acharnant à ses écarts.

Il est inutile de faire la morale à un enfant atteint de TDAH, car il n’est pas maître de son comportement. Le critiquer pour des futilités, par exemple en lui disant «Mais viens enfin t’asseoir!» ne fait que le provoquer.

 Les «punition» ne servent à rien – sinon à stigmatiser l’enfant atteint de TDAH et à exposer la facette la plus sensible de son problème d’attention. L’enfant réagit conformément à la théorie sociologique de l’anomie – à quoi bon, de toute manière je suis un idiot, un bêta, un marginal, etc. – et se comporte en conséquence. Il est préférable de désamorcer la querelle; une punition écrite à faire à la maison pose déjà beaucoup de difficultés à l’enfant et aurait pour seul effet d’exporter ses difficultés scolaires. …

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… Ne jamais ridiculiser l’enfant, mais convenir avec lui de quelques petites règles auxquelles il devra se conformer. Ce n’est que vers la 5eou 6e année qu’un enfant «hyperactif» ne sera vraiment capable de lever la main et d’attendre qu’on lui donne la parole. Toute admonestation est inutile et ne fera qu’accroître le niveau d’excitation.

Il est utile:

–  de faire participer intensivement l’enfant en classe, ou
–  d’ignorer ses appels et
–  en cas de perturbation manifeste, d’aller rapidement vers l’enfant, d’entrer en contact physique avec lui et de lui donner des consignes calmes, brèves et claire.

Notifier le comportement attendu est plus efficace que dire à l’enfant ce qu’il ne doit pas faire.

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… ne pas prendre personnellement à coeur de telles attaques verbales, mais interrompre l’enfant calmement et de manière directive, éventuellement l’exclure de la classe. Plus l’enseignant réagit sereinement, meilleures seront ses chances d’être reconnu et accepté par l’enfant. L’enseignant devra réagir de manière tout aussi calme et sereine, et néanmoins très directive, aux menaces verbales et aux expressions de refus de l’enfant. Les menaces de punition ne l’exciteront que davantage. Le mieux est de réagir immédiatement par un bougonnement amusé («Oh ! là, oui, je te crois! »ou« Tu en es sûr?») sans tonalité moraliste. Le cas échéant, on peut aussi l’ignorer purement et simplement. En cas d’éclat (après tout, même les enseignants ne sont que des humains), il est utile de sortir brièvement de la salle de classe avec l’enfant. Il ne partira pas en courant si la situation est prise en main avant qu’elle ne «dérape». Il est important de ramener ensuite l’enfant dans la classe et de reprendre le ton habituel en s’abstenant de commenter la situation. On pourra reprendre la discussion quelques heures plus tard quand l’enfant se sera calmé! Ne jamais « faire la morale » après un éclat, ceci ne ferait qu’accroître le niveau d’excitation de l’enfant (en plus de lui donner mauvaise conscience).

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Tout jugement dépréciatif les démotive considérablement.

Sans revendiquer un rôle exclusif, l’enfant TDAH est à tous égards un défi pour l’enseignant; cependant, plus l’enseignant montrera à l’enfant qu’il l’apprécie, connaît ses points forts, est prêt à l’aider dans ses faiblesses, sera amical, serein, aimablement directif et prévisible, plus il favorisera un facteur non négligeable: l’enfant percevra l’enseignant comme un véritable être humain, par lequel l’enfant se sentira très rapidement «superstimulé». Cela crée une puissante motivation pour l’enfant qui travaillera désormais pour son professeur, et le potentiel perturbateur se réduira automatiquement. Il vaut la peine de viser cet objectif, l’enfant TDAH et ses parents en seront reconnaissants, et le milieu de la classe y gagnera beaucoup en compétence sociale…. (*)

 

 

Cliquez sur l’image ci-dessous pour voir le livret dans son entier

tdah

 

(*) Extraits du livret et fichier pdf  » TDAH: L’enfant atteint de TDAH » par Cordula Neuhaus ( Psychologue diplômée – Pédagogue diplômée – Psychologue pour enfants ) : http://www.medice.ch/indikationen-1/adhs/patienteninformationen/weiteres-adhs-infomaterial/ein-kind-mit-adhs-frz.pdf