2éme Journée Internationale du TDAH… Une de nos membres nous raconte…

2 ème Journée Scientifique Internationale sur le TDA/H qui s’est déroulée le 15 décembre 2014, à la Maison de la Chimie à Paris

Extrait de l’Editorial du 20-10-2014 de l’association « TDA/H Ressources »

« …La 2ème Journée Scientifique Internationale sur le TDA/H qui se tiendra le 15 décembre 2014, à la Maison de la Chimie à Paris s’inscrit dans ce fil : Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité – Le traiter ou non ?

Le thème « Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité – Le traiter ou non ? » vise à faire le point sur la prise en charge, grâce à une recherche axée sur le patient et à des soins fondés sur des données scientifiques probantes. Seront abordés le devenir à moyen et long terme des patients, ainsi que les effets et les conséquences du traitement. Un tableau des connaissances scientifiques actuelles sera dressé par des personnalités de rang international.

Pr Rachel G. Klein, Fascitelli Family Professor of Child and Adolescent Psychiatry, New York University Child Study Center.
Pr Russell A. Barkley, Clinical Professor of Psychiatry and Pediatrics, Medical University of South Carolina.
Pr Francisco X. Castellanos, Center for Neurodevelopmental Disorders, New York University Langone Medical Center Child Study Center; Nathan Kline Institute for Psychiatric Research.
Pr Manuel Bouvard Pédopsychiatre-Professeur des Universités-Praticien hospitalier, Centre Hospitalier Charles-Perrens, Bordeaux.
Dr Cédric Galera Psychiatre-Praticien hospitalier, Centre Hospitalier Charles-Perrens, Bordeaux. … »(1)
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Une de nos membres du C.P.T.O. nous raconte…

Bonjour, j’ai assisté à la 2ème journée internationale du TDAH du lundi 15 décembre dernier à la Maison de la Chimie. Je viens vous partager les messages clef sans reprendre les basiques du TDAH. Voici ma proposition de résumé. Ce n’est pas mon avis personnel mais bien le retour des professeurs présents lors de la conférence.

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Le thème de la conférence : « faut-il traiter le TDAH ? »

Donc, à la question du jour la réponse a été unanime : Oui il faut le traiter !
Le plus tôt possible et aussi longtemps que nécessaire !

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Pourquoi ?

Le TDAH est le trouble qui donne 3 fois plus de difficultés relationnelles, scolaires, … Il est très pénalisant car il perdure et perturbe dans la vie adulte. Alors qu’il est :

Facilement détectable : on peut distinguer un enfant sans faire une batterie de tests, il suffit de questionner l’enfant et les personnes qui l’entourent (parents, fratrie, enseignants)

Facile de la prendre en charge (médicament, adaptation éducative, …)
Aujourd’hui, le seul problème reste d’utiliser le traitement car il est méconnu et il fait peur.

Les raisons d’un traitement :

Outre les problèmes de concentration et de fatigue que cela engendre, il y a d’autres facteurs qui rentrent en ligne de compte :

Le dysfonctionnement émotionnel : il est difficile pour un TDAH de gérer ses émotions et de se protéger des agressions. Il ne gère ni son stress, ni son temps, ni son argent. Les limites sont assez difficiles à appréhender.

Un TDAH a besoin de plus de reconnaissances au quotidien car il a tendance à ne retenir que le négatif et ainsi perdre l’estime de soi et d’être influencé de manière malveillante.

Un développement propice à des troubles de conduites : agitation, impulsivité, sexualité, agressivité, alimentaires, drogues, …

A savoir : la prise du méthylphénidate n’a pas d’influence sur le développement du cerveau même au contraire, il permet d’améliorer ses capacités pour parfois permettre d’arrêter le traitement. Il ralentit la croissance mais en aucun cas l’arrête. A l’âge adulte, la croissance est équivalente.

L’importance de l’environnement :

Dans un environnement défavorable, sans traitement, les adultes TDAH sont moins diplômés et sont plus exposés à violer la loi. Leur espérance de vie est réduite car ils ont tendance à développer des troubles de la conduite qui les exposent à des risques sécuritaires, des grossesses précoces, des maladies cardiovasculaires et des cancers.

L’environnement familial est aussi un facteur prédominant. Si un des parents est atteint du TDAH ou si le milieu est déstructuré, l’enfant TDAH va développer des troubles de conduite et sur le long terme, les comorbidités émergentes (TOC, dépressions, tics, …)

Un enfant TDAH va solliciter plus ses parents du coup les parents font de même et comme les parents sont TDAH, leur réponse sont donc mal adaptée et ces inter relations (conflits, désobéissances, cris, agitations, stress, …) entraînent le développement de troubles de l’opposition qui aggravent la situation familiale. Un désordre émotionnel s’installe

La conclusion est donnée au travers des études menées :

« Depuis plus de 40ans des efforts énormes ont été faits pour développer des méthodes psychosociales rajoutant à l’effet des psychostimulants dans le TDAH, ou remplaçant ceux-ci. Les méthodes psychosociales sont sans doute utiles à tous les parents pour mieux comprendre leurs enfants (avec ou sans TDAH) et mieux communiquer avec eux. Malheureusement aucun traitement psychosocial n’ajoute une amélioration clinique supplémentaire démontrée aux enfants avec TDAH traités par des psychostimulants, ni peut remplacer les médicaments. » (conclusion qui est de Rachel Klein)

Témoignage  de C. L-R. Membre du Collectif Parents TDAH Ouest

que nous remercions pour ce partage

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Voici le lien du site qui a monté la conférence. On peut y retrouver les vidéos de l’année dernière et les vidéos de cette année y seront aussi postées dans plusieurs mois (en anglais je pense) : http://www.tdah-ressources.org/

Des vidéos de ces spécialistes lors de la Conférence TDA/H & TSA Paris le 16 Dec 2013 sont disponibles sur leur site internet http://www.tdah-ressources.org/-/video

Et nous finirons par cette petite vidéo humoristique
découverte sur la page de nos SUPERS spécialistes

Image de prévisualisation YouTube

Note du Collectif :

La prise en charge doit toujours être considérée de façon multi-modale. Mais pour beaucoup d’enfants les prises en charge (psychomotricité, orthophonie, thérapie cognitive, apprentissages …) ne seront vraiment profitables que si l’enfant est stabilisé avec un traitement pour pallier au TDA/H (méthylphénidate). Il ne faut cependant pas voir le traitement comme une baguette magique, il ne dispense pas l’école de mettre des choses en œuvre pour faciliter les apprentissages de l’enfant qu’ils soient scolaires ou sociales. Il faut voir la mise en place du traitement comme une possibilité pour l’enfant de trouver les Clés….

Après il y a différents degrés  dans les différentes formes de TDA/H et cela reste à évaluer avec le spécialiste qui suit l’enfant. Mais cet article démontre en tout cas que pour beaucoup d’enfant il est conseillé la prise en charge par médication.

Voici aussi la notre réflexion suite au raisonnements des professionnels lors de cette conférence : C’est à notre avis pour contrer et faire en sorte que les CMP, psychanalystes ….. prennent conscience que pour le TDA/H il y a un traitement et donc pour faire en sorte qu’on ne laisse pas des enfants galérer et perdre des années qu’ils auront beaucoup de mal à rattraper. Pour faire face à cette stigmatisation en vers trop d’enfants et trop de familles (systèmes d’éducation …). Et pour dire aussi non,en tout cas éviter les prescriptions de neuroleptique en première intention parce que ça oui, c’est grave et cela se fait, et passé sous silence. Alors nous disons OUI à leur intervention pour faire en sorte que les parents sachent que si ça ne va pas il y a un traitement et que quand il faut et que ça ne va pas il faut le mettre en place comme un myope à besoin de lunettes. Et que si après le diagnostique, ça ne va vraiment pas et que cette prise en charge n’est pas proposée alors ne pas hésiter à consulter un autre spécialiste. Notre forum est ouvert pour tout conseil.

Le C.P.T.O.

Nous remercions aussi l’équipe de l’association « TDA/H Ressources »

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L’équipe du C.P.T.O.

(1) Extrait de l’éditorial de TDA/H Ressources du 20-10-2014 http://www.tdah-ressources.org/-/editoriaux/Editorial_10_10_14