Bon article pour les Adultes TDAH «Adulte et hyperactif, ça existe!»

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«Adulte et hyperactif, ça existe!»

Jeudi, 29 octobre 2009

Contrairement à ce qu’on a longtemps cru, déficit d’attention et hyperactivité (TDAH) ne disparaissent pas toujours après l’adolescence. Le point sur un mal méconnu

Jean est aussi créatif que désorganisé: il commence cinq tâches dans le désordre, et n’en finit aucune. Nadine n’écoute jamais quand on lui parle, même au boulot. John, lui, démarre au quart de tour… en voiture comme au figuré. Leur point commun: le TDAH, ou trouble du déficit d’attention et/ou hyperactivité. Cette affection bien connue chez les enfants touche en fait aussi les adultes. Le point sur un mal en voie de reconnaissance, qui concernerait entre 2,5 et 5% de la population.
«On a longtemps cru que les symptômes du TDAH s’estompaient à la fin de l’adolescence», indique le Dr Michel Bader, pédopsychiatre et psychiatre à Lausanne et conseil de l’Aspedah, l’association romande de parents concernés. Cela ne fait que 6 à 8 ans qu’on dispose d’études «scientifiquement fondées et sérieuses» qui confirment la persistance du TDAH à l’âge adulte, précise-t-il, «chez une proportion significative des patients».

«Pas de la foutaise»
Affection complexe qui associe génétique, neurobiologie (le «câblage» du cerveau), environnement (famille, traumatismes) et caractère, le TDAH adulte n’a pas encore trouvé sa définition médicale définitive, complète le psychiatre Christophe Kaufmann, spécialiste du sujet à Fribourg. «Et comme les symptômes varient d’une personne à l’autre, on sent une grande insécurité auprès des patients, des soignants et des politiques, qui se demandent si tout ça n’est pas simplement de la foutaise.»
Impulsivité, manque d’attention, hypersensibilité, difficultés à s’organiser, tension intérieure… «Les adultes hyperactifs sont souvent d’adorables emmerdeurs», résume le Dr Kaufmann. «Ce sont des gens touchants, pleins d’énergie et de créativité, mais qui ne parviennent pas à développer leurs potentialités.» Il projette d’organiser des soirées thématiques pour les adultes concernés.

Un mal sous-diagnostiqué
Dans la vie quotidienne, le TDAH peut engendrer des difficultés au travail, dans le couple et avec la justice, dépression, irritabilité, conduites à risque et manque d’estime de soi. En diagnostiquant et traitant mieux le TDAH, résume Christophe Kaufmann, «on diminue notamment le risque de grossesses involontaires, de chauffards sur les routes, de délinquants». Encore peu connu des médecins, le TDAH adulte est largement sous-diagnostiqué, … SUITE

«Il est possible de trouver sa voie, en matière de formation, de vie professionnelle, de vie personnelle, et d’atteindre une évolution favorable, voire très favorable, à l’âge adulte. Avec ou sans médicaments.»
Annick MONOD